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Blog hypnose

Solitude et I.A - hypnose et dissociation



Le son de Jamie Cullum enveloppe mon corps assis au milieu des boutiques et des rangées de sièges. Coupé du monde par le casque musical antibruit, les annonces de changement de porte d’embarquement pour Puerto Rico, Paris où Tokyo, Toronto et Chicago passent complètement inaperçues.

Distorsion

Avez-vous remarqué comme le temps n’existe plus lorsque l’on attend son avion ? Assis pour un temps, certains parlent fort, les enfants s’amusent et la trotteuse ralentit. Elle nous entraîne dans un espace figé ou il n’y a rien à faire si ce n’est attendre.

Michel Jonasz et son joueur de Blues accompagnent en cadence les silhouettes inconnues qui tirent derrière eux leurs bagages sur roulettes.

Mon regard se perd sur les gros, les maigres, les petits et les grands, les beaux, les bobos, les prolos, les habitués, et les premières fois, et pourtant ils ne font que passer, se ressemblant tous, identiques les uns aux autres pourtant marqués par leurs diversités.

Nostalgie

Inconnu et impersonnel, je suis assis dans cette foule, un bobo prolo avec son ordinateur pour ne pas laisser passer le temps où je rêve de ce temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître... Nostalgie du temps où les téléphones portables et tablettes n’existaient pas. Les gens se parlaient, échangeaient. Ils riaient, prenaient de l’importance en racontant leur vie, écoutaient et se projetaient dans une existence qui n’était pas la leur. Les adresses s’échangeaient, marquées par des rencontres qui faisaient le tour du monde. Un sourire, un merci, et le voyage était encore plus beau…

Dissociation

La guitare tzigane qui sonne dans mes oreilles me fait lever la tête. Nokia, Samsung, Apple et Mac, des grands appareils et des encore plus grands captent toutes les attentions vers le bas. Clignote sur les écrans Messenger et Instagram, d’autres regardent des films, ou écoutent de la musique les yeux ouverts ou fermés.

Je suis là, à pianoter dans cet espace où personne n’existe malgré cette impression de fourmilière. Me revient alors à l’esprit la maladie du siècle que je rencontre tous les jours dans mon bureau, la solitude.

La technologie a sa place dans la modernité et j’aurais aussi du mal à m’en passer, mais...

I.A

L’intelligence artificielle me fait craindre la place qu’elle prendra dans les relations émotionnelles qui ne font qu’être refoulées. L’IA est déjà amenée à connaître tous nos centres d’intérêt en pistant nos cartes de crédit, en analysant nos achats, les réseaux sociaux, nos visites chez le médecin, ce que nous mangeons et bien d’autres choses encore. Je n’ai aucune crainte de cette surveillance, je n’ai rien à cacher. Par contre, je me fais piéger par l’attention que l’IA me prend, en m’offrant à chaque instant une raison de détourner mon intérêt de la priorité de vivre le moment présent.

L’I.A sait ce que j’aime, ce qui m’inspire, elle connaît mon fonctionnement proactif et global et mon côté impulsif. Elle me propose sans cesse des opportunités pour me soutirer des moments prolongés, d’une réalité qui disparaît à mes yeux.

Association et proaction

Alors que j’attends mon avion, je vais fermer mon Mac afin de prendre contact par un geste, un regard à un autre bobo, un petit ou un gros, un prolo ou un être sans étiquette qui saura partager son existence du moment présent. Je vais l’écouter me projeter dans son aventure qui n’est pas la mienne. Un sourire, un merci, et le voyage sera encore plus beau…

Faites confiance à la partie qui sait…

Emmanuel

www.cognition-académie.com


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